Samedi 12 avril 2003
Salon des mini-entreprises : David Kimelfeld, Christian
Vermeulin, Jean-Luc Brunier, Bruno Herpelding par Marc Andrieu
MA : Jean-Luc Brunier, vous êtes co-organisateur du Salon
des mini-entreprises qui se déroule aujourd'hui devant la mairie.
C'est quoi une mini-entreprise ?
JLB : Une mini-entreprise, c'est une entreprise créée par
des jeunes volontaires qui réunissent un petit capital en début
d'année scolaire pour créer leur société et qui vont créer un produit
original, qu'ils fabriquent, qu'ils produisent en quantité, qu'ils
vendent, en espèrant faire suffisamment de bénéfices pour toucher
un petit salaire à la fin de l'année.
MA : Nous sommes entourés de collégiens, de lycéens, mais
nous sommes dans un vrai concept d'entreprise commerciale ?
JLB : Tout à fait. Les jeuens sont encadrés par des conseillers
bénévoles d'entreprise mais c'est à eux de faire, sur le principe
d'entreprendre pour apprendre. Ils se réunissent, décident entre
eux, élaborent leur budget, élaborent leur prototype, ils font des
recherches pour l'emballage, ils déterminent les prix de vente et
font leur comptabilité.
MA : Vous avez parlé de continuation après la manifestation
d'aujourd'hui, alors quelle sera-t-elle et comment se fera-t-elle
?
JLB : Alors le projet ne dure qu'une année scolaire, donc
là ils finissent leur ventes, pour certains. L'étape suivante, c'est
de sortir la comptabilité de tout ça, de faire un dossier de fin
d'année, qui retrace l'expérience, prendre leurs salaires, rembourser
leurs actionnaires en leur versant des dividendes, car ce sont des
sociétés qui font des profits.
MA : Comment est née cette initiative ?
JLB : On l'a créée il y a un peu plus de dix ans avec un
groupe d'amis.C'est un système qui existe, on l'a découvert ensuite,
un peu partout dans le monde, où il forme six millions de jeunes
par an.
MA : La Croix-Rousse sait donc accueillir convenablement
des initiatives commerciales et industrielles performantes ?
JLB : Voilà, on avait organisé l'an dernier un marché régional
qui avait réuni toutes les mini-entreprises de Rhône-Alpes et comme
on a été très satisfaits de l'accueil et du dynamisme de la mairie,
on a récidivé cette année.
MA : Alors justement, David Kimelfeld, quelle a été ta
participation active dans cette manifestation ?
DK : D'abord c'est la deuxième année qu'on accueille l'AJERA.
Moi je tenais beaucoup à les revoir sur l'arrondissement car ce
qu'ils font est très pertinent. Le premier adjoint, mais aussi le
chef d'entreprise que je suis trouvent très intéressante cette expérience.
L'an dernier, on les avait mis sur la place et cette année devant
la mairie car il y a le marché juste en face qui draine beaucoup
de monde.
MA : Une complicité efficace et authentique, donc, entre
la mairie et les participants. L'année prochaine, David, la mairie
accueillera encore l'AJERA ?
DK : Bien sûr, mais ça ne dépend pas que de moi. Ce qui
me semblerait intéressant, c'est d'élargir la manifestation à des
établissements scolaires de l'arrondissement. D'ailleurs j'aperçois
justement le proviseur de Camille Claudel avec qui je vais en parler.
MA : Bruno Herpelding, vous êtes directeur de l'agence
Grand-Lyon de France Telecom. A quel titre êtes-vous ici ?
BH : Nous sommes le partenaire qui a permis, avec la mairie
du 4ème et bien sûr l'AJERA, que cette opération voit le jour et
nous en sommes très fiers. Je crois que c'est la démonstration que
quand on permet à des jeunes de s'exprimer, ils font de très belles
choses. Nous sommes là dans notre rôle d'entreprise citoyenne en
liaison avec l'AJERA : aider les jeunes à se développer, à prendre
un esprtit d'entreprise, je crois que c'est bon pour la société
toute entière. Je crois que c'est comme ça aussi qu'on peut aider
l'économie Lyonnaise à se développer.
MA : Donc quand France Telecom communique en disant " on
aide les jeunes ", c'est pas de la langue de bois, c'est du concret
?
BH : Oui, rien ne nous oblige à le faire. Il y a une relation
de proximité, de confiance. Nous travaillons très bien avec l'AJERA.
Quand je vois l'accueil que nous avons de la part de la mairie du
4ème…Quelque part on est ici sur la colline qui travaille et je
crois que c'est tout un symbole pour tous ces jeunes qui sont là
aujourd'hui.
MA : Christian Vermeulin, vous êtes le président de l'AJERA.
C'est vous qui avez décidé d'être là cette année encore ?
CV : Nous avons été tellement satisfaits de l'accueil qui
nous a été réservé l'an dernier que nous tenions absolument à revenir
cette année devant la mairie. Je voudrais dire qu'il y a 30 000
entreprises en Rhône-Alpes. Notre mouvement est en train de s'étendre,
nous sommes soutenus par le conseil régional, par des entreprises
connues comme France Telecom, nous avons un écho excellent de la
part de beaucoup de gens. Il nous manque peut-être juste un peu
de moyens pour franchir un palier supplémentaire. En tous cas, nous
nous sommes donnés une structuration avec six associations locales,
dont les deux qui organisent aujourd'hui, Rhône-Saône et Grand-Lyon,
nous ont donné les moyens d'évoluer, de faire en sorte que l'an
prochain on en ait encore davantage parce que c'est l'intérêt des
jeunes et un gage pour eux d'un avenir plus responsable.
MA : Donc, en plus, un vrai rôle social, un vrai rôle éducatif
?
CV : Absolument. Dans ce que j'ai pu constater, c'est que
ce même concept convient aussi bien à des jeunes qui sont en échec
scolaire ou qui ont des difficultés importantes, parce que ça leur
sert de déclic, qu'à des jeunes qui vont très bien à l'école et
auxquels ça montre qu'ils sont capables de créer leur activité.
C'est vraiment une expérience complémentaire à celle qu'ils ont
à l'école.
MA : L'année prochaine, est-ce qu'on vous reverra devant
la mairie de la Croix-Rousse ?
CV : Pourquoi pas ? Vu le succès qu'on a eu l'an dernier
et celui qu'on a encore aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi on
ne recommencerait pas l'an prochain une expo-vente pour les minis
de l'agglomération lyonnaise.