Jeudi 10 avril 2003
Inauguration Café Politique de Lyon 2ème : Régis Lesort,
Emmanuel Hamelin et Albéric de Lavernée par Marc Andrieu
MA
: Albéric de Lavernée, bonjour. Vous êtes, chacun le sait,
conseiller général, mais à quel titre participez-vous à l'inauguration
du Café Po ce soir ?
AdL : Rien n'est jamais définitivement acquis, beaucoup
d'évènements le montrent et je suis venu ici soutenir l'initiative
d'un citoyen, qui a eu une volonté dans laquelle je me reconnais
totalement et qui s'est donné les moyens de la réaliser. Régis est
un citoyen comme un autre, il a prit une initiative d'une façon
libre, responsable, à tout point de vue, et dans une époque où il
est facile de se plaindre de ce qui ne va pas, sans s'engager, il
apporte la preuve que l'engagement peut se concrétiser d'une façon
extrêmement tangible. On est au cœur de la presqu'île, un quartier
qui ne supporte pas les divisions officielles. Si j'ai moi-même
gardé la confiance de mes concitoyens sur mon nom, en tant qu'élu
au conseil général, c'est parce que j'ai toujours essayé d'encourager
ces initiatives sans jamais vouloir de les récupérer. Il ne faut
pas instrumentaliser les actions des citoyens. Il faut les soutenir,
leur montrer la voix si cela est nécessaire, leur apporter un soutien
en matière de connaissance de la cité, mais ne pas en faire un outil
de stratégie personnelle et c'est ça que j'apprécie.
MA : On échappe là totalement à la langue de bois dite
traditionnelle dans les milieux politiques. Vous êtes donc là en
simple citoyen et je vous vois, d'ailleurs, entouré de simples habitants
du quartier.
AdL : C'est mon habitude. Et puis c'est vrai que sur la
presqu'île, on a, un peu comme à la Croix-Rousse j'imagine, des
formes de sociabilité, de convivialité qui transcendent beaucoup
les rôles de chacun. Les masques tombent très vite, la vérité des
personnes apparaît très vite et quand on a créé une confiance, elle
va bien au-delà des étiquettes, des circonstances ou des tactiques.
Ce type d'événement est fait pour révéler la vérité des personnes
et les faire travailler en vérité.
MA : Donc ce soir c'est la fête, la vraie fête. On ne fait
pas de politique politicienne, on est tous ensemble et c'est un
moment de bonheur partagé ?
AdL : C'est un moment de bonheur partagé si on peut y partager
aussi de la bienveillance, de l'amitié, si on peut y partager aussi
des espoirs pour notre ville, pour notre quartier, et puis surtout
faire les choses simplement, on peutcréer des liens supplémentaires.
C'est ce qui nous manque, on est une société un petit peu à la recherche
de moments humains qu'on peut trouver dans un club sportif, entre
amis autour d'un bon repas, ou quand on partage des valeurs. Et
les valeurs ne doivent pas être partagées dans des moment rasoirs.
Discuter sur des valeurs et les promouvoir, ça passe aussi par des
rires, de la bonne humeur, des situations dans lesquelles on apprend
à se connaître.
MA : Alors justement, maintenant qu'on se connaît, Albéric
de Lavernée, est-ce qu'on peut se tutoyer ?
AdL : Ça m'étonne que ça n'ait pas déjà été fait, ça !
(rires) Bien sûr !
MA
: Régis Lesort, ça y est. Tu ouvres le deuxième Café Po, comment
fonctionnera celui-ci ?
RL : En gros comme celui de la Croix-Rousse. Nous sommes
une association de 1901, donc tous bénévoles. Je suis entouré de
membres de l'association ce soir, nous sommes déjà un bon groupe.
Le Café Po est un lieu où s'organisent des rencontres naturelles,
car l'homme de la rue que nous sommes tous a besoin d'un lieu comme
celui-ci pour pouvoir prendre des informations, donner des sentiments,
se rencontrer et venir confronter des idées. Tout ceci se fait avec
l'aide d'invités, dans un premier temps des élus, afin d'organiser
un vrai dialogue entre les citoyens et nos élus de l'UMP. On se
donne rendez-vous dans ce lieu, on vient à des soirées thématiques.
C'est ouvert à tout le monde, aux responsables d'associations, de
la vie civile, de la vie tout court. Tout ceci se fait d'une manière
facile, naturelle, dans un lieu adapté. Mais ce café est et reste
une antenne du café principal du boulevard de la Croix-Rousse. Ce
soir, nous avons la chance d'avoir Emmanuel Hamelin, Albéric de
Lavernée et Denis Broliquier ainsi que d'autres élus de Saint-Fons
et d'ailleurs.
MA
: Emmanuel Hamelin, le deuxième Café Po, c'est une bonne idée
?
EH : Je remercie Régis de l'avoir ouvert, ainsi que tous
les élus présents à cette inauguration. On a eu plusieurs fois l'occasion
d'investir le Café Po de la Croix-Rousse et on pu voir à sept reprises
comment pouvait fonctionner ce type de lieu. Entreprise fort intéressante,
tant il est vrai que tout ce qui peut rapprocher le politique du
citoyen est une bonne initiative. C'est dans cet esprit que les
cafés politiques ont été ouverts et c'est dans cet état d'esprit
qu'ils fonctionnent et qu'ils fonctionnent bien ! A la Croix-Rousse,
on réunit à chaque fois de nombreuses personnes, c'est ouvert à
bien d'autres moments, les jours de grands marchés. C'est d'autant
plus important qu'à l'UMP, on est dans un devoir d'explication des
actions du gouvernement. On a fait campagne auprès de nos électeurs
sur la " génération des élus de terrain " et c'est une excellente
occasion de le mettre en pratique. Régis est très convivial, il
a ce talent d'être un excellent organisateur, et je souhaite au
Café de Castries la même réussite qu'à celui de la Croix-Rousse,
ce dont je ne doute d'ailleurs pas comte-tenu des gens qui l'animent.
MA : Régis, revenons un peu à toi. Tu as un journal au
Café Po. " Présence et Action " pour ne pas le nommer. Tu nous fais
de la concurrence ?
RL : C'est un journal qui n'est pas spécialement estampillé
" Café Po de la majorité ", mais c'est un journal qui est pour la
circonscription, un journal d'information qui s'appelle comme tu
l'as dis " Présence et Action ". Il est jumelé avec un autre titre
qui a déjà existé qui s'appelait " Dialogue ". Ce double titre est
donc un lieu d'expression pour les gens de la circonscription qui
ont quelque chose à dire, quelque chose à faire entendre, des projets,
une analyse. Donc chacun peut prendre sa plume. Il y a lieu, effectivement,
de passer devant une petite commission pour faire accepter son texte,
mais c'est bien un journal de circonscription, ouvert à tout un
chacun. Le Café Po sert un peu de lieu promotionnel pour ce titre.
A savoir que lorsque sort un nouveau numéro, il est présenté au
Café Po en présence des gens qui l'ont rédigé. Il sera donc commenté
en direct. Les rédacteurs pourront être complimentés ou remis en
question par le public présent. Le numéro 1 est sorti en janvier
2003. Le numéro 2 sortira fin avril ou début mai.