Mardi 1 avril 2003
Café Politique Croix-Rousse : Régis Lesort & Arnaud Dubois
par Marc Andrieu
MA
: Régis Lesort, bonjour, vous êtes le président de l'association
où nous nous trouvons, le Café Politique, au 106 boulevard de la
Croix-Rousse. Alors " Café Politique " d'accord, mais pourquoi ?
RL : Et bien " Café Politique " parce que je crois que la
politique c'est, avant toute chose, la vie de tous les jours, notre
vie à tous. Je crois que tout est politique, mais une politique
de base, de terrain et surtout pas une politique trop intellectuelle
ou trop éloignée de la vie de tout un chacun.
MA : Ça me semble un peu langue de bois, ça. D'autant que
je constate que le 106 boulevard de la Croix-Rousse est à cinquante
mètres en face de notre mairie… C'est le hasard, c'est le seul local
qui était disponible, ou c'est de la vraie provoc à l'intention
de l'équipe d'arrondissement ?
RL : Effectivement, on ne va pas le qualifier de provocation,
mais de chose établie, réfléchie et organisée. C'est un projet que
j'avais depuis trois ans, que je voulais élaborer dans des conditions
optimum. 2001 a été une erreur Faut-il la rattraper, c'est évident.
Cet emplacement a donc été défini d'une manière méticuleuse, après
de nombreuses recherches, donc rien n'a été fait au hasard. Etre
en face de la mairie, c'est un choix politique, un choix de terrain
et il est vrai que tout a été organisé pour avoir ce local proche
du marché, proche donc de la vie de la Croix-Rousse et qui permet
d'avoir l'approche naturelle avec l'homme de la rue.
MA : Aux prochaines municipales, en 2007, Régis Lesort se
présente dans le 4ème ?
RL : Alors on se présente à tout. On est avant tout présents,
donc la présence c'est être là, montrer qu'on existe, montrer notre
bonne volonté, et c'est l'avenir qui fera peut-être un candidat
ou en tous cas quelqu'un qui a travaillé pour organiser l'union
de la droite.
MA : Je vois, face à moi, une pancarte qui mentionne " Café
Politique de la Majorité ". Ça veut dire que vous voulez rester
entre vous, la majorité, ou que vous n'êtes pas assez ouverts pour
accueillir ceux qui ne pensent pas comme vous ?
RL : Bien au contraire. Qui dit " café " dit effectivement
un lieu d'ouverture, public. Donc l'union avant tout, avec la droite
dite traditionnelle, mais surtout, avant tout, réunir les gens qui
se sentent centristes, extrémistes. Ces gens ont-ils une étiquette
sur le dos ? Je ne crois pas. Le Café Po doit être ce lieu de convivialité
pour ramener autour de nous une union la plus large possible avec
un grand éventail.
MA : Si j'ai bien compris, l'union la plus large possible,
elle va du centre droite jusqu'à l'extrême droite. Mais imaginons
: je suis socialiste ou pire, communiste, mais je vois un bistrot
et je viens gentiment y boire un coup. J'ai bien dit " gentiment
". Vous m'accueillez, vous me jetez dehors, vous me crachez dessus,
vous me battez, vous faites quoi ?
RL : Mais on vous accueille ! Vous êtes le bienvenu ! Il
faut être là pour dialoguer, pour avoir un échange, un échange naturel,
de vues de terrain, pas un échange de politique politicienne, et
essayer de se rapprocher. Bien sûr, je préfère que les gens se rapprochent
des vues de la droite et je suis là pour essayer de les y amener.
MA
: La droite et la gauche, ça veut vraiment encore dire quelque
chose, pour vous en 2003 ?
RL : Certainement pour les gens de Paris, c'est évident.
Mais nous, ce n'est pas notre sujet. Nous souhaitons organiser un
dialogue, une vie de quartier viable et sans sectarisme et je crois
qu'il faut organiser une vie confortable pour tout le monde dans
la meilleure structure que je considère évidemment de droite, mais
de droite élargie, ouverte.
MA : Finalement, vous êtes un Croix-Roussien comme les autres,
Régis Lesort ?
RL : Ah ! Mais je suis un Croix-Roussien comme les autres
! Je suis un vrai Croix-Roussien ! Je suis né à la Croix-Rousse,
ça fait trois générations que nous sommes Croix-Roussiens. Je suis
d'abord attaché à mes terres, je suis attaché aux traditions de
la Croix-Rousse, à ce côté particulier de la Croix-Rousse qui ont
fait mon état d'esprit, mon caractère, et je suis là avant tout
pour défendre ma Croix-Rousse ! Je crois que nous sommes avant tout
une grande famille de Croix-Roussiens et c'est surtout cette chose-là
qui prime !
MA : Le Café Politique me semble une excellente intiative
si on considère le nombre de réunions que vous organisez et le nombre
de Croix-Roussiens qui y participent, mais c'est votre seul projet
politique de faire des réunions au Village ?
RL : Alors effectivement, en politique, je suis un des éléments
qui réunit les forces de la droite et je suis là pour jouer un rôle
de terrain. Le Café Po est un outil que je mets à la disposition
des gens que j'apprécie dans mon groupe politique. Je ne suis qu'une
pierre et cette pierre, j'espère la faire progresser.
MA : On a fait le tour de Régis Lesort au Café Po. Maintenant
j'aimerais qu'on parle de Régis Lesort tout court. Vos principales
qualités ?
RL : Je ne sais pas si c'est une qualité, mais c'est d'avoir
quelques idées et d'essayer de les mettre en place. J'espère aussi
être simple et efficace.
MA : Vos défauts ?
RL : Plein ! Je suis peut être un petit peu personnel. J'essaie
de travailler en groupe, mais je tente peut-être parfois de ramener
ce groupe à mes idées. Il y a d'autres défauts, mais il faudrait
demander à mon épouse, elle serait plus apte que moi à en faire
état. Quoi d'autres ? Je n'ose pas trop qualifier mes défauts…
MA : Lâchez-vous, Régis Lesort ! Pas de langue de bois à
Croix-Rousse-Mag !
RL : Non, ce n'est pas de la langue de bois, mais vous définir
quelques défauts… Je reste muet… Je vous laisse apprécier…
MA : Question quizz puisque Raffarin a décrété la France
d'en haut et la France d'en bas. On va voir dans laquelle vous vous
situez. Le prix du ticket de métro à l'unité à Lyon ?
RL : Il doit être autour de 6,50 F… Mais je retarde peut-être
un peu, il est peut-être autour de 8 F…
MA : Oui, vous retardez un peu parce qu'il est à 1,40 €,
ce qui le met très largement plus cher. On va dire que ça fait longtemps
que vous ne l'avez pas pris...
RL : Je le prend effectivement peu. De par mon métier d'agent
immobilier, je suis très souvent obligé d'enmener des visiteurs
avec moi et je ne peux pas dire à un client " venez, on prend le
métro, on va aller se balader ". Alors j'ai effectivement ce défaut
de trop utiliser, peut-être, ma voiture, mais c'est une des contraintes
de mon métier.
MA : On va vous accorder des circonstances atténuantes. Dernière
question, traditionnelle à Croix-Rousse-Mag : Régis Lesort, maintenant
qu'on se connaît, est-ce qu'on peut se tutoyer ?
RL : D'abord, il faudrait commencer par là je crois. La convivialité,
c'est moi. Et quand on entreprend quelque chose de durable, le tutoiement
en fait partie.
MA
: Arnaud Dubois, bonjour, c'est vous, désormais, qui allez faire
fonctionner le Café Po ". Pouvez-vous nous dire ce que vous allez
proposer aux Croix-Roussiens ?
AD : Et bien nous allons désormais ouvrir tous les mardi,
samedi et dimanche matins, de 9h30 à 13h00.
MA : Café Politique, c'est quand même vachement ciblé ! Est-ce
qu'on peut venir simplement boire un coup chez vous, d'autant que
vous avez l'air particulièrement sympa ?
AD : On accepte bien évidemment toutes les personnes qui
viennent nous voir en voisins, en amis, en curieux, pour parler
politique ou non, converser ensemble, parler d'un peu tout.
MA : Donc le Café Politique, malgré son nom, c'est un vrai
lieu croix-roussien, dans lequel les villageois se rencontrent ?
AD : Tout à fait. C'est des rencontres autour du verre de
l'amitié.
MA : Dernière question, traditionnelle à Croix-Rousse-Mag
: Arnaud Dubois, maintenant qu'on se connaît, est-ce qu'on peut
se tutoyer ?
AD : Mais sans problème, on peut se tutoyer.